Une interview radio claire, simple, entendue le 1er mars 2009 sur cette radio très "sérieuse". Allez l'écouter ici :
"Le yaourt a de l’avenir. C’est ce que pense la médecine, même s’il change de nom et devient en effet un PROBIOTIQUE. Il y a un autre terme qui va, lui aussi, devenir familier : PREBIOTIQUE.
Les prébiotiques, sont des substances non digestibles qui nous protègent contre les agressions d’autres microbes et jouent un rôle immunitaire. Les prébiotiques sont utiles pour modifier favorablement l’équilibre microbien à l’intérieur de l’intestin.
Les prébiotiques sont déjà présents, par exemple, dans le lait maternel. On en trouve à l’état naturel comme fibres, dans la chicorée, l’artichaut, l’oignon ou la banane… Ils sont utilisés par l’industrie agroalimentaire dans les produits light, pour diminuer le nombre de calories absorbées.
Et les probiotiques ?
Vous vous souvenez certainement des ferments lactiques et de l’ultralevure que les médecins prescrivaient autrefois en prévision des désordres intestinaux, par exemple provoqués par les antibiotiques. Etaient-ils des avant-gardistes ? On pourrait le penser devant la vague publicitaire qui vante les mérites des probiotiques. Car sous ce nom, que vous allez entendre de plus en plus, se cachent tout simplement de bons microbes qui, lorsqu’on les consomme en quantité suffisante, ont des effets bénéfiques sur notre santé.
Il y a de bons et de mauvais microbes ?
En terme de microbes, la vie de l’homme est en effet depuis toujours dépendante de sa bonne entente avec toute une série de microbes qui nous donnent un sérieux coup de main pour la digestion. Notre bouche, notre tube digestif sont plein de ces micro-organismes qui œuvrent en silence. Nous avons su domestiquer le cheval, l’âne ou le chameau pour les tâches quotidiennes. Il en est de même à l’intérieur de notre corps. Ils sont des dizaines de milliards, germes ou levures, à travailler consciencieusement pour nous.
De la même façon que nous avons amélioré nos moyens de transport, la médecine se propose d’améliorer le travail de ces microbes ?
Ainsi sont nés les probiotiques que l’on retrouve depuis une vingtaine d’années – surtout d’abord dans les laitages – pour prévenir, voire guérir, des affections comme la diarrhée, l’eczéma ou certaines maladies du tube digestif. Aujourd’hui, les objectifs des chercheurs sont plus ambitieux - mais les preuves n’existent pas encore réellement - dans la résistance aux infections respiratoires voire la prévention de certains cancers.
Que sait-on des bénéfices santé des prébiotiques ?
On connaît surtout les effets directement favorables des probiotiques. Certains sont reconnus, d’autres sont encore à l’état de promesses et font l’objet de recherches très actives.
Quelles sont les recherches en cours ?
De nombreuses pistes sont explorées. On étudie les effets bénéfiques des probiotiques vis-à-vis de certaines maladies inflammatoires de l’intestin, comme la maladie de Crohn. On cherche aussi à savoir si les probiotiques pourraient avoir un effet anticholestérol et apporter une certaine protection cardio-vasculaire, pourraient diminuer certaines infections respiratoires. On les teste dans la prévention des allergies et peut-être aussi celle de l’obésité Et puis je vous le disais il y a un instant, on en parle dans la prévention de certains cancers. Vous le voyez un champ d’action impressionnant et surtout un côté développement durable très dans l’air du temps. Cette forme de médecine tombe plutôt bien...
Mais s’il y a de bons et de mauvais microbes, peut-il y avoir de bons et de mauvais probiotiques ?
Tout à fait ! Un bon probiotique doit bien évidemment être inoffensif pour l’homme, c’est-à-dire ne pas lui provoquer une autre maladie en essayant de le débarrasser d’un problème. Son origine – les souches de microbes en particulier – doit être connue. Il doit savoir résister aux acides, et autres enzymes de notre digestion et avoir démontré son efficacité par des études cliniques.
Des exigences que respectent tous les fabricants ?
On peut dans ce domaine parfois en douter. C’est pourquoi, la médecine a décidé d’y mettre son nez et sa réputation car même si le mécanisme d’action est encore un peu méconnu, il n’y a plus de congrès qui ne présente ses études, de plus en plus précises, sur les probiotiques. Des médicaments sont – en plus de l’utilisation par les grands groupes de produits alimentaires – déjà disponibles. La plupart aux Etats-Unis mais ils arrivent et votre médecin ne devrait pas tarder a vous en parler."
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